Le célèbre écrivain, Douglas Kennedy, fait son grand retour et signe une trilogie fleuve, une grande saga familiale, dont le premier opus « La symphonie du hasard » – un régal pour les papilles littéraires – vient de paraître le 9 novembre.
Rencontre avec l’écrivain new yorkais préféré des Français, un après-midi de septembre face au lac Léman, à l’occasion du salon du Livre de Morges. On ne va pas bouder son plaisir ! Douglas Kennedy fait son grand retour sur la scène littéraire en offrant à ses lecteurs une saga qui culminera à près de 1 300 pages ! « J’ai mis 18 mois à écrire le premier tome, et cela m’a passionné, car la famille est toujours le plus grand défi de la vie » dit-il dans un français parfait et une conviction dont on se doute qu’elle émane du vécu. « De plus, j’ai écrit ce livre en plein divorce ! » rajoute-t-il. Dès lors, on pressent le pitch : tumultes du cœur, passions de l’âme, trahisons sociales… La fresque romanesque d’une famille américaine du XXe siècle. Mais aussi, une immersion dans les passions sociales des seventies, au travers de thématiques qui nous sont aujourd’hui très contemporaines, comme le sexisme ou l’homophobie… L’auteur nous fait voyager de New York à Dublin, en passant par l’Amérique du Sud et l’Irlande du Nord, où les passions politiques ne sont jamais loin… Mais au travers de son écriture, ce sont aussi de nombreuses bribes de sa propre vie que Douglas Kennedy met en scène : « J’utilise bien sûr la vie quotidienne dans mes romans, c’est ce qui m’a amené à me demander pourquoi une famille heureuse était si rare ». Questions, réponses, interrogations… pour y répondre, l’auteur écrit tous les jours, sans exception, partout : « dans les cafés, dans le métro et même les taxis parisiens. » Paris, justement. Une longue histoire pour l’auteur qui partage sa vie depuis des années entre New York et la ville lumière : « Mon premier appartement se trouvait rue Bernard Palissy, juste au-dessus des Éditions de Minuit. J’ai vécu Rive Gauche de 2000 à 2010 et j’ai passé le plus clair de mon temps à l’Arlequin – l’auteur est un fan de cinéma – et bien sûr à La Hune, vous vous en doutez ! D’autant que j’ai écrit la plus grande partie d’un de mes romans de nuit blanche, La Femme du cinquième, au café le Québec. » Mais depuis, l’auteur fétiche du VIe arrondissement a beaucoup bougé : « Il faut oser le changement, le but de ma vie c’est d’éviter l’ennui qui est tragique et qui manque de subtilité ! ». L’ennui – ce fantôme de notre siècle connecté – nul doute que Douglas Kennedy continuera à le traquer sans cesse, à chaque nouveau livre. À chaque nouveau succès.
La symphonie du hasard – Éditions Belfond – 384 pages
Traduit par Chloé Royer – Parution le 9 novembre 2017
Carole Fernandez