À la Galerie Marcilhac, les jeunes reprennent le flambeau de l’Art déco. Très en vogue depuis les années 1970, l’Art déco connaît aujourd’hui un rayonnement international, ce que les enfants de Félix Marcilhac ont bien compris en reprenant la galerie de leur père.
Cerise : Pourquoi vous êtes-vous intéressée aux arts décoratifs du XXe siècle ?
Amélie Marcilhac : Mon père a ouvert la galerie en 1969, mon frère et moi sommes donc tombés dedans petits ! Après des études de droit et un passage dans l’immobilier, nous sommes revenus très naturellement vers le marché de l’art, chacun à notre rythme, avec les arts décoratifs du XXe siècle comme domaine de prédilection. Lui ayant repris la galerie et moi l’expertise pour les ventes publiques, nous sommes très complémentaires.
C. : Quels sont les artistes dont la cote explose ?
A. M. : Les artistes ayant la meilleure cote sont ceux sur lesquels il existe des vrais travaux de recherches historiques.Tous les artistes dont les expositions ont été accompagnées par des monographies ont une meilleure cote que les autres. C’est le cas de Jacques Emile Ruhlmann, Jean-Michel Frank, Maurice Marinot ou encore Marcel Coard. Les clients sont à la recherche de pièces uniques à l’esthétique raffinée propre aux années 30, qu’ils ont vues dans des livres spécialisés, et dont on peut tracer la provenance.
C. : Quelle est la palette des prix des œuvres vendues dans votre galerie ?
A. M. : De toutes sortes et à tous les prix ! À moins de 5 000 € pour une lithographie de Paul Jouve jusqu’à des centaines de milliers d’euros pour des meubles de Ruhlmann, Coard ou Sue & Mare.
C. : Votre clientèle est-elle à dominante française ou internationale ? Dans quelles proportions ?
A. M. : À dominante internationale, et même très américaine, les français sont à la traîne ! Pour vous donner quelques chiffres, c’est 70 % d’américains, 20 % de français et seulement 10 % d’européens ! Bruxelles, New York ou la Biennale des Antiquaires à Paris, ces rendez-vous nous permettent toujours de rencontrer une nouvelle clientèle…
C. : Paris tient-elle toujours une place prépondérante sur le marché des arts décoratifs ?
A. M. : Que oui ! Elle est même l’une des premières ! Principalement sur les arts décoratifs du XXe siècle. Les plus belles ventes aux enchères ont été menées en France, par exemple, la vente de la collection d’Yves Saint Laurent, celle du château de Gourdon ou la vente de Madeleine Vionnet, ou de Jacques Doucet en 1972, tout cela en a fait un haut lieu pour les arts décoratifs, bien qu’aujourd’hui les collections plus importantes se trouvent… aux États-Unis.