S’il est une église dans Paris qui attire les regards du monde entier, c’est bien celle de Saint-Germain. Au cœur d’un quartier mythique, l’ancienne abbaye défie les siècles. Comme Bonaparte devant les Pyramides, le père de Sinety pourrait dire : « Du haut de ce clocher, mille ans vous contemplent. »
Mais le pasteur n’est pas homme à se contenter de mots, lui qui parcourt le monde pour lever des fonds en faveur de la restauration de son église : il est d’abord un passionné qui vit sa foi chrétienne au quotidien. Et tout particulièrement auprès des jeunes qui répondent en nombre à chacun de ses appels. Ancien secrétaire du cardinal Lustiger, il se dévoue corps et âme, depuis sa nomination en 2009, pour faire aboutir son grand projet : « redonner son âme à cette église-symbole, en faire un lieu de lumière, ouvert sur le monde. » Un pari en passe d’être gagné, puisqu’il a déjà réussi à en restaurer entièrement le chœur, en 2012, grâce à des fonds privés récoltés à travers deux fondations, l’une française, l’autre basée à New York. Il fallait oser, il l’a fait ! La célébration des mille ans de la reconstruction du clocher s’inscrit dans cette dynamique. Une scénographie d’exception aura lieu début décembre à travers des spectacles vivants, pour célébrer le geste fondateur de l’érection de ce clocher. Mais le père de Sinety est aussi un bâtisseur d’avenir. Fin connaisseur de sa paroisse et de ses habitants, il se bat encore et toujours sur le front social.Ainsi Hiver solidaire, qu’il a crée avec de nombreux bénévoles, soutient des personnes en difficulté afin de les réinsérer dans le tissu social du quartier. Reste à terminer la restauration de l’église. Un programme est lancé en partenariat avec la Ville de Paris, à hauteur de 6 millions d’euros – financé à 50 % par des dons – pour faire de l’église de Saint-Germain « une présence vivante et accueillante ». Fin des travaux prévus en 2020.
Si Dieu le veut !
Paul Segnac